Énorme référence du jeu de rôle, un univers sombre et attractif autant d’un point de vue ambiance que système, Vampire, c’est un peu mon premier jeu de rôle, le premier aussi que j’ai maîtrisé sur une longue période. On y incarne donc un vampire, attention, je parle ici du vampire façon Anne Rice, le vrai, le dur, le tatoué, celui qui brûle au soleil et qui se nourrit de sang humain. Pas celui qui se transforme en boule disco à la lumière et qui est végétarien. Non seulement l’univers est fourni grâce à quelques suppléments, mais surtout, grâce à une incroyable communauté qui n’a cessé d’imaginer et de compiler des données depuis plus de 10 ans. Les litanies de Sang en tête d’affiche, et Tenebrae pour les forums.

c'est moche, vraiment

Mais s’il n’arrive qu’en cinquième position, me direz-vous, c’est qu’il doit avoir des défauts non ? Eh bien oui, il en a, autant sur le fond que sur la forme. Premièrement, pour un jeu à l’ambiance aussi importante, White Wolf nous a pondu un système de jeu très efficace, mais uniquement pour le combat. Les compétences sociales se comptent sur les doigts d’une main, et quand on voit le nombre de dés que peut être amené à lancer un joueur, inutile de chercher à cacher l’orientation résolument « Bill » du jeu – dommage pour vos intrigues politique qui en prennent un coup. 

Ensuite, la cohérence… je ne sais pas si les choses se sont améliorées depuis lors, mais à l’époque où je jouais, White Wolf n’avait absolument rien formalisé en termes de chronologie. Du coup, c’était un joyeux bordel sans aucune cohérence d’un livre à l’autre, une timeline qui part en sucette à chaque livre, c'est un peu triste quand l'histoire s'étend sur une si longue période. 

Enfin, la forme, honnêtement, le jeu est un peu vieux à présent, du coup, le style graphique a évolué depuis cette époque et mille et une autre excuses peuvent lui être trouvé, mais même quand j’ai commencé à jouer à vampire y’a plus de 10 ans… les illustrations étaient dégueulasses. 

Un jeu relativement peu connu (injustement !!!), mais pour moi, une vraie révélation. Non seulement c’est une  création française que l’on doit à Philippe Tessier, mais en plus, ce jeu est absolument passionnant. Imaginez, l’humanité, poussée dans ses derniers retranchements, a dû trouver une solution pour survivre après la destruction de la surface de la planète. Vous pensez à un exode vers l’espace ? Raté ! Plutôt un exode sous-marin. Une humanité déchirée, des mystères en pagaille une ambiance qui vous pousse à la claustrophobie, et le tout sur fond de Hard-science comme je l’aime. C’est bien simple, c’est l’un des univers de JdR les plus riches qui m’ait été donné de voir. Le livre et ses suppléments ne déméritent pas eux non plus, les illustrations sont belles et le contenu est toujours au rendez-vous.

Oui, c'est quand même autre chose

Malheureusement, lui aussi à ses défauts, à commencer par le plus important, son système de règles. Je n’ai connu que la troisième édition du jeu, et cette édition devait justement alléger le système… je n’ose même pas imaginer à quoi devait ressembler la seconde édition du système. Lorsque j’ai lancé mes joueurs sur une campagne, il nous a tout simplement fallu 4 heures de créations par joueur, et encore, en allégeant un peu les contraintes. La plupart des compétences ont des prérequis… ça va quand il s’agit d’une ou deux compétences, mais quand c’est 90% de votre fiche… ça devient barbant.
Le système au D20, j’ai jamais été un grand partisan, mais à la rigueur, ça tourne… sauf que voilà, vous rêvez de faire un combat entre vaisseau sous-marin et bien, préparez vous à calculer des vecteurs d’approches, des distances approximatives entre les vaisseau, à comparer le talents de pilotes, celui des artilleurs, à prendre en compte l’accélération,  le sens des courants… j’exagère peut être un peu, et oui, le système est très réaliste, mais c’est dommage de sacrifier la fluidité au profit du réalisme si vous voulez mon avis.

• Un univers vraiment unique et complet
• Un jeu Hard Science comme on en voit rarement
• De beaux ouvrages
• Un jeu français ! 

Là on commence à rentrer dans le très très lourd en terme de Jdr. Les ombres d’Esteren, c’est aussi une création française dont vous avez sans doute entendu parler pour leur percé plutôt impressionnante outre-atlantique. En bref, c’est un univers médiéval fantastique, mais pas n’importe lequel. L’ambiance est lourde de ténèbres, les hommes de Tri-Kazel sont peu nombreux, et soumis à d’innombrables dangers des qu’ils quittent le confort précaires des villes et villages. Les Féondas rodent, créatures perverties qui semble n’avoir que la destruction comme but. Attrayant non ? 

je vous avez dis que c'était beau non?

Les livres quant à eux sont absolument géniaux, le style d’écriture est léger, on y prend du plaisir à chaque ligne, il est rare d’aborder le chapitre sur les habitudes culinaires d’un pays et de le dévorer avec un plaisir soutenu, mais quand c’est fait sous la forme d’un conte, on en redemande. 

Les illustrations quant à elles sont à tomber par terre et cerise sur le gâteau, ce jeu dispose de sa propre bande son, qui colle parfaitement à l'ambiance. 

Vous n’en avez pas assez ? Et si je vous disais que le système est l’un des meilleurs qui m’ait été donné de toucher ? Fluide, simple, efficace, un seul D10 pour chaque joueur et c’est parti. Hors équipements, il ne faut pas plus de 10 minutes pour créer un personnage avec du caractère (la encore, le système de création y est pour beaucoup).

Les défauts sont quant à eux peu nombreux, on peut regretter une parution des livres un peu longuette, du sans aucun doute à la difficulté de gérer à la fois l'édition française et l'exportation anglaise pour une équipe aussi réduite. 

On peut aussi noter un goût pour les mystères non révélés qui révèle surtout de la volonté de garder du contenu en réserve pour les suppléments, mais ce n’est pas bien grave.  

• Système, univers, tout est simple à aborder dans ce jeu
• Magnifique ouvrage, autant sur le fond que sur la forme
• Une toute nouvelle approche du Med-fan
• Une production française ! 

• Des mystères qui ne sont pas expliqués, même pas pour le MJ
• Un système presque un peu trop léger (pour certains du moins)
• Une parution un peu mise entre parenthèse au profit de l'export

Ce n’est sans doute pas une surprise, il s’agit après tout de l’un des blockbuster du marché. Mais la quatrième édition d’L5R (pour les intimes) est pour moi une vraie perle. Un univers médiéval fantastique japonisant, des complots politiques, des jeux de courtisans et des duels de samouraïs, tout ça constitue le cœur du jeu.  Il est rare de voir un jeu tailler autant la part belle aux interactions sociales, et pourtant L5R le fait avec brio, et la mort pourra vous paraître bien douce à côté de ce que vous réserve la cours. Le système est à mon humble avis très bon, du roll and keep qui tourne merveilleusement bien quel que soit la situation. La gamme est quant à elle très riche, non seulement parce que le jeu n’en est pas à son coup d’essai (4 éditions tout de même) mais chaque suppléments est une mine d’informations et d’idées pour la suite de vos campagnes, le tout emballés dans des ouvrages magnifiques.

Bon sang que c'est beau

Les défauts se comptent sur les doigts d’une main ayant subit un accident de disqueuse. La traduction française laisse parfois un arrière-gout de bâclé, et dans le livre de base notamment les coquilles sont fort nombreuses, certaines pages ne semblent même pas être passée par la case correction automatique, c’est fort dommage. Du reste, si la gamme anglaise avance à bon rythme, il aura fallu attendre 2014 pour que la gamme française mette un coup de collier pour tenter de combler le retard, là aussi, c’est un peu décevant de la part d’Edge, qui dispose de la licence française, surtout quand on sait qu’il s’agit de l’un des jeux les plus plébiscité par la communauté.

• Un univers abouti après 4 éditions qui offre un contenu très vaste
• Un cadre de jeu unique (Japon fantastique médiéval) 
• Des ouvrages splendides
• Un système Roll and Keep bien rodé

• Une parution française à la traîne et parfois bâclée
• Des répétitions et beaucoup de redites d'un supplément à l'autre

Vous n’êtes pas surpris ? Ceux qui me connaissent ne risque pas en tout cas. Au cours de mon existence, quelques univers m’ont vraiment marqués, aucun n’a pu rivaliser avec Lovecraft et l’adaptation de son œuvre en jeu de rôle. Attention ici, pas de confusion possible, il s’agit bien sûr de l’Appel de Cthulhu par les éditions Sans-détour.  Le morceau est tellement vaste que j’ai du mal à choisir un angle d’attaque. Je ne vous ferai pas l’affront de vous présenter l’univers de Lovecraft, je me contenterai donc de vous rappeler qu’il s’agit d’un jeu d’horreur fantastique prenant pour cadre principal les années 20. Les ouvrages du jeu sont très nombreux, campagnes, précis historique digne d’un travail académique, aides de jeu type bestiaire, présentation de cadres et de lieux importants bref, il y en a vraiment pour tous les goûts. Je ne peux pas non plus exclure Delta Green ou Cthulhu 1890 qui sortent du cadre des années 20 pour vous offrir une nouvelle période de jeu et qui à eux seuls sont des jeux complets. Je pense qu’il s’agit de la gamme de jeu la plus vaste qui ait été éditée à ce jour, et pour cause, il s’agit aussi du JDR le plus vendu.

Mais ce qui est vraiment bluffant c’est la qualité des ouvrages, le contenu est d’une richesse telle que vous ne serez jamais en mal d’inspiration, quant aux campagnes éditées, elles sont absolument dantesque et il me suffit de citer Par-delà les montagnes hallucinées pour que vous vous rendiez compte de la qualité du travail des auteurs.

ambiance arctique

Le système au D100 est classique et efficace, pas le meilleur du monde à mon avis, mais dans un jeu qui s’appuie surtout sur l’ambiance, le système est un peu secondaire non ?

Je ne dis pas que le jeu est exempt de défauts, mais j’avoue avoir du mal à en trouver. On peut reprocher une certaine lourdeur dans le style d’écriture, rendant parfois la lecture difficile ou encore des illustrations intérieures plutôt moyennes, mais là encore, c’est du détail, la plupart des illustrations étant en réalité des photos d’époques. 

Son plus gros défaut finalement, c’est sans doute d’avoir une gamme tellement vaste qu’il est difficile de se faire une collection complète.

• L'univers de Lovecraft à porté de JDR
• Une gamme étendue à l'infinie
• Des scénarii et campagne du commerce absolument géniales
• Une qualité du contenu nettement au dessus des autres jeux

• Une collection tellement vaste qu'on s'y perd
• Une qualité graphique pas terrible