Posted by : Marc PEZIN mardi 3 septembre 2013

Tous les jours, je venais au Wiltons, Jermyn Street, à Saint James, et j'assistais avec délectation aux repas des plus éminents membres de l'Oxford and Cambridge Club. Il n'y a de spectacle plus enrichissant que les chamailleries de quelques-uns des Hommes les plus érudits de notre temps. Entre deux bouchées du succulent Yorkshire Pudding que sert l'établissement, je fis ainsi la connaissance de l'homme le plus extraordinaire qui soit : le Pr. Challenger.


Professeur Challenger




Aujourd'hui, alors que notre équipe, composée d'une vingtaine de personnes dont une dizaine de porteurs, s'enfonce dans l'hostile jungle qui recouvre une grande partie de l'Amérique du Sud, je ne doute pas un seul instant que nos aventures n'en sont qu'à leur début et que le plus incroyable reste encore à venir... Mais voila que je m'égare. 

Tout a commencé, comme souvent, au début d'une semaine plutôt fraîche, le 02 Avril de cette année 1888. Je reçu, ce matin là, un courrier pour le moins surprenant du Pr. Challenger. Je le connaissais depuis fort peu de temps, et l'homme avait passé presque autant de temps à me parler de ses théories qu'à m'incendier de reproches concernant mon ignorance et celle de la science moderne. Aussi, je fus surpris, en découvrant la note du Professeur, fort courte au demeurant, qui m'intimais de me rendre à 11 heure précise, chez lui, pour me "faire une offre que je ne saurai refuser". Son majordome me fit attendre quelques temps, le temps de rencontrer pour la première fois mes futurs compagnons de voyage, mais sur ce sujet là, je reviendrai plus tard... 


Derrière un bureau en bois massif, recouvert de toutes sortes de papiers, lettre et livres de toutes origines, l'on découvrit le professeur Challenger, son allure massive, sa musculature impressionnante et son regard inquisiteur ne pouvait pas paraître plus étrange dans un décors aux allures de bureaux de rats de bibliothèque. Le fait est, que l'homme, après nous avoir proposé les rafraîchissements que la stricte politesse impose nous a tous simplement mis sous le nez un bien étrange cliché de daguerréotype. Dans ce qui ressemblait fort à une jungle luxuriante, nous pouvions apercevoir, perché sur un arbre mort, ce que je cru d'abord être un oiseau de taille extraordinaire. Ses pattes musculeuses fermement encrées dans le bois pourri, un corps épais, musculeux étrangement déplumé, et des ailes, des ailes gigantesque, repliée de manière étrange et complètement exempt de plumage. Au bout d'un cou gracile, se tenait pourtant une tête massive, rehaussée d'une inquiétante crête et d'une... gueule qu'on imaginait sans peine garnies de crocs acérées. A ce stade de mon examen, le terme "oiseau" ne cadrait plus exactement avec l'étrange animal que nous pouvions voir sur le cliché. Le jeune homme, à mes côtés, émis enfin la fatidique remarque.
"Ceci, n'est pas un oiseau !" Cette réplique, bien que pleine de sens, ne sonna pas comme elle aurait du dans la pièce silencieuse ou seul le souffle colérique du Professeur Challenger se fit entendre. "Non, bien sur que non, ce n'est pas un oiseau... si vous n'avez aucune autre remarque pertinente à émettre, je vais vous dire ce que c'est moi ! C'est un Ptérosaure, une espèce animale éteinte depuis maintenant des milliers d'années !" 

Sch. de différentes espèces de ptérosaures


Je ne me souviens guère de la suite, la jeune miss assise un peu plus loin fit quelques remarques cinglantes mais éclairées à propos de la qualité du cliché, son majordome silencieux fronça les sourcils lorsque Challenger l'invectiva et la traita de "conservatrice attardée", mais les choses n'allèrent pas plus loin et le Professeur lâcha brutalement sa requête. 
"Nous partons en expédition ! Sur les traces de l'homme qui a prit se cliché, Mr. Thomas Powell, un navire partira demain matin, à l'aube, à destination de New-York ! Si aucun d'entre vous ne veux rater l'une des plus brillante découverte scientifique de notre temps, je vous conseil d'être à l'heure !"  

Ainsi, je me retrouvais à faire mon sac, me demandant sans cesse si ma décision était la bonne. Après tout, je ne connaissais pas le professeur aussi bien que j'aurai du et mes futurs compagnons de voyage étaient plus étrange les uns que les autres. Une jeune miss, se disant anthropologue et son majordome? Un "dresseur" professionnel? Et moi même, ingénieur sans le sou, journaliste amateur à mes heures perdues... que pouvais-je bien avoir à faire avec une telle compagnie? Et que pouvait-on bien attendre de moi au milieu de la jungle Péruvienne à la recherche d'un homme disparu depuis plusieurs semaines? Ces questions me taraudent d'ailleurs encore, et je n'ose questionner le professeur concernant la pertinence de ses choix.

Le fait est, que le lendemain, je fus sur les quais des 5 heures du matin, contemplant le Sea Mermaid, un formidable navire inter-continental, fumant anxieusement une cigarette après l'autre, emmitouflé dans mon long manteau de voyage dont le col haut me permettait haut moins d'échapper aux embruns glacés du port.   

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